« Je me suis toujours demandé s’il était possible de photographier sans empathie. Peut-être que ça l’est quand on photographie un plat d’osso-buco pour un magazine d’art de vivre, par exemple. L’osso-buco n’est pas une personne, même si autrefois ce fut un veau, un être vivant, avant d’être transformé en un délicieux repas. Vivre dans un environnement bouddhiste ces seize dernières années m’a appris à respecter la vie de tout être vivant ; mais l’empathie que je peux ressentir pour des veaux ne m’empêchera pas de manger un osso-buco. D’un autre côté, j’ai une carte de presse, et je respecte l’éthique journalistique que cela implique. Les faits, n’enregistrer que les faits. Peut-être. Mais il me semble que les faits saisis avec une touche d’empathie sont plus intéressants que les faits “froids”. Après tout, la photographie est une histoire de partage. Partager des faits, mais aussi de l’empathie. Je suis intimement convaincu que je n’abandonnerai jamais l’empathie au profit des faits. La vie est compliquée, et on se doit tous de faire des compromis (raisonnables). » -- Du 31 octobre au 4 novembre, en partenariat avec Le Monde, les photographes de Magnum Photos, agence créée en 1947 par Robert Capa, David Seymour et Henri Cartier-Bresson, ont sélectionné un cliché résonnant avec le thème choisi pour une sélection de tirages mis à la vente : « les conditions du coeur ». Photo : John Vink @MagnumPhotos #Photographie #Photography #Magnum #MagnumPhotos > http://bit.ly/1UzMWgs < Una foto pubblicata da Le Monde (@lemondefr) in data: 1 Nov 2016 alle ore 03:52 PDT